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Sérologie TSST-1 et PVL

 

Le CNR a développé deux techniques sérologiques pour l’aide au diagnostic et au suivi des pathologies associées à la leucocidine de Panton Valentine (PVL) et à la toxine du choc toxique staphylococcique (TSST-1).

 

  • Technique et performances

Les anticorps sériques dirigés contre la PVL ou la TSST-1 sont quantifiés par méthode ELISA et comparés à un calibrateur stable issu d’un pool de donneurs sains. Les seuils décisionnels et les performances analytiques de ces méthodes ont été déterminés en comparant les taux d’anticorps anti-PVL et anti-TSST-1 : (i) dans une population de témoins sains (patients adultes donneurs de sang, n=200) ; (ii) chez des patients présentant une infection à S. aureus PVL-positif (n=24) ; et (iii) chez des patientes présentant un MTSS (n=6). Les taux d’anticorps ont été exprimés en unités arbitraires (UA/mL), 1000 UA/mL représentant le taux observé pour des immunoglobulines humaines polyclonales (Tégéline®) à 12,5 g/L.

Sérologie PVL. Les taux moyens d’anticorps anti-PVL chez les témoins et les patients infectés à S. aureus PVL-positif étaient respectivement de 1534 UA/mL et 40873 UA/mL. La courbe ROC et l’indice de Youden ont permis de définir un seuil décisionnel (>4900 UA/mL) permettant le diagnostic rétrospectif d’infection à S. aureus PVL-positif avec une sensibilité et une spécificité supérieures à 90% dans la population française.

Sérologie TSST-1. Le taux moyen d’anticorps anti-TSST-1 chez les témoins était de 1282 UA/mL. Un taux de 0 UA/mL était retrouvé chez 100 % des patientes ayant présenté un MTSS, contre seulement 5 % des témoins (n=10 sur 200), et 9,4% des femmes de 18 à 40 ans (n=5 sur 53). Face à une clinique évocatrice, l’absence d’anticorps anti-TSST-1 à la phase aigüe du choc est donc en faveur du diagnostic de MTSS (sensibilité 80%, spécificité 90%).

 

  • Indications et interprétation de ces sérologies

La PVL est associée à des infections suppuratives sévères, dont la pneumonie nécrosante, et la TSST-1 au choc toxique staphylococcique menstruel (MTSS), chez la femme jeune ne possédant pas d’anticorps neutralisants contre cette toxine, et au choc toxique non menstruel (NMTSS).

Si l’isolement des souches de S. aureus responsables des signes cliniques doit demeurer un objectif prioritaire, nous avons montré que ces deux sérologies constituent des outils rétrospectifs pouvant concourir au diagnostic de certaines infections toxiniques staphylococciques. Elles sont contributives lorsqu’un diagnostic direct est impossible (notamment lors de traitement antibiotique précoce ayant pu négativer les prélèvements bactériologiques), ainsi que pour estimer le risque de récidive de MTSS en cas de persistance d’une séronégativité.

Sérologie PVL. Elle peut présenter un intérêt dans les pneumopathies nécrosantes non documentées, même si la cinétique de séroconversion est encore mal connue.

Sérologie TSST-1. L’absence d’anticorps à la phase aigüe du choc en période menstruelle est en faveur d’un choc toxique staphylococcique ; le suivi sérologique permet d’observer une absence de séroconversion chez la majorité des patientes. Or, la persistance d’un taux négatif à distance de l’épisode de choc est associée à un risque accru de récidive et conduit donc à conseiller aux femmes concernées de ne pas utiliser des tampons vaginaux ou des coupes menstruelles.

 

  • Prélèvements

Dans tous les cas, pour que la sérologie soit interprétable, il convient, dans la mesure du possible, de nous envoyer un sérum précoce (au moment du début des symptômes) puis un sérum tardif (au moins 3-4 semaines après le début des symptômes) afin de pouvoir objectiver une séroconversion ou une absence de séroconversion.